L'actualité d'Ivan

Ce matin Ivan a pris la direction de l’Espagne pour un stage au Monte Teide avec son équipe. Jusqu'au 15 février il va ainsi profiter de l’agréable climat offert par Tenerife pour poursuivre sa préparation. Ivan va donc rester quelques jours loin des siens mais comme il le dit "c’est un sacrifice nécessaire". Un sacrifice que toute la famille espère voir récompensé en juillet prochain...

Voici son interview à la Provincia di Varese :

- Vous commencez jeudi un stage au Monte Teide, ce n’est pas trop dur de laisser la famille ?

C’est difficile de saluer tout le monde et de partir dans un moment comme celui-là : Levante qui vient de naître, Santiago qui grandit un peu chaque jour, Domitilla et ses quotidiennes découvertes d’enfant très intelligentes. Je sais qu’en m’en allant je vais perdre plein de choses, et c’est un sacrifice énorme.

- Comment faites-vous ?

Je partage tout avec eux. J’ai expliqué à Micaela et Domitilla, Santiago est encore trop petit pour comprendre, que ces jours loin de la maison sont importants pour réussir, cet été, à conquérir quelque chose de grands. Eux l’ont compris, car mon absence est un sacrifice pour tous et pas seulement pour moi.

- Et qu’ont-ils compris ?

Que c’est un sacrifice nécessaire, car les grands objectifs comportent toujours beaucoup d’effort. Et que ce sera plus beau de le fêter ensemble, quand l’objectif sera atteint.

- Quel objectif ?

Vous le savez.

- Dites-le nous ?

Le rêve, l’objectif, la volonté : tout va en direction du Tour. Ma préparation est pointée sur cette course, même si ma participation au Tour d’Italie n’est pas encore exclue.

- Quand le saurons-nous avec certitude ?

En avril, après Liège-Bastogne-Liège.

- Comment s’est passé le début en Argentine, au Tour San-Luis ?

Très bien, j’ai couru comme je voulais. Je n’ai pas marché fort, mais ce n’était bien-sûr pas cela l’objectif : cela a été une course vraie et difficile pour la grande chaleur, pour les montées très dures, pour la présence de coureurs sud-américains déjà en forme. Les moyennes ont été très hautes, et moi j’ai couru avec prudence car c’est une course qui peut aussi faire mal.

- En quel sens ?

Si tu vas trop fort cela peut te faire entrer en condition trop tôt, préjudiciant ensuite les objectifs de ta saison. Ou bien cela peut te faire mal aux jambes, brouiller tes plans d’entraînement.

- En Argentine vous avez couru aussi une étape contre-la-montre. Sensations ?

Excellentes : je suis très satisfait de ma forme actuelle, et je crois n’avoir jamais été aussi bien au mois de janvier. Je compte arriver au mois de mars avec de bonnes jambes, pour courir une belle Tirreno-Adriatico.

- Aujourd’hui départ pour le Teide. Objectifs ?

Ce seront quinze jours fondamentaux, bons pour affiner cette résistance qui ensuite sera utile en été. Je trouverai des montés difficiles et une température constante de vingt degrés : parfait pour s’entraîner.

- Optimiste ?

Même plus : j’ai hâte de me mettre en jeu. Je sens que cette année 2011, débutée avec la naissance de mon troisième enfant, sera très belle et pleine de surprises

On l’a connue toute petite sur le podium du Tour, on l’a revue l’an passé sur celui du Giro : Domitilla, la fille ainée d’Ivan, fête en ce 4 février ses huit ans. On espère la revoir cet été...   En attendant tous nos plus affectueux vœux de joyeux anniversaire.

FELICE COMPLEANNO DOMITILLA !

Le 13 janvier dernier Ivan voyait s’agrandir sa famille avec la naissance de son troisième enfant, le petit Levante. Une famille qui a toujours énormément compté pour lui, sa femme et ses enfants ont su lui donner la force de ne pas baisser les bras au moment où il était au plus mal. C’est uni qu’ils ont traversé les nuages pour mieux partager ensuite le magnifique moment de soleil qui est venu en mai dernier avec sa victoire au Giro.

Pour le magazine italien Chi, Ivan, actuellement en stage au Monte Teide, nous présente son petit dernier.

- Levante est un prénom si particulier.

Nous l’avons appelé ainsi car il nous rappelle la mer, le vent, le soleil...

- Vous avez eu un autre garçon. Vous avez l’intention de monter une équipe de cyclisme ?

Non, pas exactement. Mais Levante est pour nous une grande joie. Nous le désirions et il est arrivé dans un moment très beau de notre vie.

- Vos deux autres enfants comment l’ont-ils accueilli ?

Domitilla est une petite maman et Santiago aussi est content. Ce sont deux enfants sereins. L’ainée me rappelle ma femme, Santiago me ressemble beaucoup quand j’étais petit. Je conserve quelques photos sur lesquelles nous sommes identiques. Et puis il aime le sport et jouer au football.

- Cette naissance représente un nouveau départ ?

C’est un évènement exceptionnel et il change la vie de nous quatre. Les attentions de nous parents sont désormais divisées par trois, mais ce n’est bien-sûr pas un problème. Tous nos enfants ont quelque chose de spécial, d’unique et le plus petit ressemble déjà beaucoup à sa sœur et son frère.

- Quand vous n’étiez pas marié vous rêviez d’avoir une famille nombreuse ?

J’ai toujours aimé les enfants. Avec eux je sais y faire. J’ai un rapport spécial avec mes enfants même si je suis hors de la maison plus de deux cents jours par an. Quand je suis loin ils savent que je suis en train de travailler mais quand je reviens je suis tout à eux.

- Et eux se rendent compte d’avoir un papa champion ?

Je crois que Domitilla l’a compris l’an passé à Verona mais elle a été aussi très sensible quand j’ai passé le moment le plus difficile de ma carrière. Je crois que ma victoire au Giro l’année dernière a été une libération pour elle aussi.

- Avec Micaela vous avez fêté il y a peu vos dix ans de mariage. Vous avez toujours été unis ?

Depuis le premier baiser, et, comme on dit, dans les bons et les mauvais moments. Être la femme d’un athlète de haut niveau n’est pas facile car on partage tout, victoires et défaites. Elle a été à mes côtés dans le moment le plus sombre et nous en sommes sortis ensemble plus forts.

- Votre récente histoire peut se résumer à une montée, un déclin après l’histoire de dopage et une renaissance ?

Oui. Je pense que mon histoire a eu une grande résonnance aussi parce que je suis un athlète connu. Mais les passionnés m’ont toujours été proches. Quand j’ai réussi à repartir, ils m’ont tout restitué et ils m’ont gratifié dans le retour à la victoire. Il y a des gens qui pour s’entraîner avec moi m’attendent en vélo devant chez moi et puis me suivent. Les passionnés supportent avec le cœur.

- En course pour qui sont vos pensées ?

Je m’isole dans une sorte de transe de compétition et, quand je franchis la ligne d’arrivée, je reprends tout de suite contact avec la réalité.

- Les risques de se faire mal sont importants en vélo ?

Toutes les fois que je m’entraîne sur la route et il y a du trafic. Les voitures vont vite.

- Vous vous souvenez de votre premier vélo avec les petites roues quand vous étiez enfant ?

Et comment. D’abord en tricycle, j’allais toujours en montant descendant dans la petite allée face à la maison, puis est arrivé le vélo avec les petites roues et donc le vrai vélo. La première victoire à sept ans.

- Et la prochaine ?

Bien sûr que gagner le Tour de France serait ma consécration...

- Comme Pantani ?

C’était une légende. Il y a des coureurs qui ont plus gagné, mais lui il est resté dans le cœur car il émouvait les gens. Quand il enlevait le bandana de pirate et qu’il commençait le sprint, j’étais le premier à exulter.

- Lui était "le pirate" et vous Ivan comment vous voulez être appelé ?

Je n’ai pas de surnom. Ma caractéristique ? La tête. Je gagne grâce à ma force mentale et à l’amour de mes proches.